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Le dernier jugement

Avec tout ce qui ce passe depuis les deux dernières années, le dernier jugement n’a pas encore sonné ! Je parle de chaque individu qui cessera de juger son prochain parce qu’il ne pense pas de la même façon.

Nous avons le droit d’être en désaccord avec l’autre, lui aussi a le droit de l’être. Ce n’est pas parce que je pense différemment des autres que j’ai nécessairement raison, ou les autres aient raison.

Lorsque nous émettons un jugement, nous empêchons le dialogue, l’ouverture. On tranche, le couperet tombe et comme une tête sous la guillotine, certaines paroles n’ont point de retour.

Opinion VS jugement

Je peux trouver que les cheveux de mon amie ne sont pas beaux, mais suis-je obligé de lui dire ? J’aime Monet, mais mon amoureux préfère autre chose. J’accepte qu’il ait une opinion différente de la mienne, elle n’est ni meilleure ni moins bonne. Même chose pour les cheveux. C’est une opinion.

Par contre, si je dis à mon amie qu’elle a l’air complètement ridicule avec ses cheveux bleus, je la juge. Est-ce que mes critères de beauté sont plus importants que les siens ? Ce n’est pas parce que moins de x % de la population féminine a des cheveux bleus qu’elles sont toutes dans le champ ? Devons-nous absolument suivre la mode ?

Jugement passé

Je regarde une photo de moi dans les années 80, cheveux crêpés, une tonne de spraynet portant un manteau avec des épaulettes. Combien d’entre vous regardez les photos de votre jeunesse en riant de la mode et en disant que jamais vous porteriez cela ! Pourtant, la mode d’aujourd’hui sera peut-être celle ridiculisée dans 30 ans ? Et pourtant, je trouve ma photo belle. J’assume très bien cette époque.

À qui ces jugements servent-ils ?

À la société ? Aux grandes compagnies ? Au marketing ? Ou mieux encore, à votre égo ?

Le jugement est le fruit de notre égo, de notre mental. Notre conscience, enfant intérieur, âme ou peu importe le nom qu’on lui donne, ne porte pas de jugement sur les autres.

En toute conscience

Lorsque nous sommes alignés avec nous-même, avec notre conscience, nous ne voyons pas la nécessité d’émettre un jugement. Une opinion, oui ! Une opinion apporte un dialogue, du respect dans les croyances des autres. Et de ce dialogue, nait l’évolution.

L’ouverture née d’un dialogue respectueux est l’une des plus belles richesses pour nous amener à l’éveil et l’évolution de notre conscience. Non seulement, elle nous sert en tant qu’individu mais se transcende dans toute la société.

S’imposer ou se manifester ?

Lorsque nous sommes en désaccord avec une majorité, nous avons tendance à ruer dans les brancards pour nous faire entendre. Se lever en laissant tomber fortement notre chaise nous mènera-t-il à être entendu ou le bruit fracassant de la chaise contre le sol absorbera les mots qui sortiront de notre bouche ?

Une personne m’a déjà expliqué que de parler doucement va amener les autres à se taire et écouter. L’inverse, parler fort incitera les autres à crier et, même hurler.

Finalement, pour trouver une entente, il est peut-être préférable de se manifester et de discuter égal à égal afin de créer le minimum de discorde dans notre discours afin que nos propos soient bien écoutés.

Notre intérieur

C’est exactement ce qui se passe à l’intérieur de nous. Plus nous écoutons de bruits, moins on entends ce que notre conscience nous demande. Le brouhaha camoufle nos pensées profondes. Elles nous étourdissent, comme la société le propose à tous les instants. Tous ces temps d’écran nous détournent de nos besoins réels, ceux que notre être intérieur espère. Nous devenons de moins en moins conscient, notre mental et notre égo deviennent plus fort. Nous jugeons de plus en plus.

Tourne la roue

C’est une roue qui tourne. Étant moins en conscience, il y a plus de jugement, alors moins de conscience. C’est à nous qu’incombe la responsabilité de changer cette roue. Comment ? En respirant. En prenant le temps de nous déposer, de nous comprendre. D’où viennent tous ses jugements. D’accueillir toutes les réponses que notre conscience fera monter en nous, les souvenirs qui ont forgé la base de ces limitations.

Évidemment, en pratiquant la bienveillance. Il est difficile de juger en étant bienveillant. Autant pour nous que pour les autres.

En conclusion, j’essaie de plus en plus d’éviter le jugement. Quand j’en fais un, j’accepte de l’avoir eu sans me marteler la tête. Si ce jugement a besoin de guérison pour briser la roue, c’est avec la bienveillance, l’accueil et la douceur qui en viendront à bout, surtout pas les poings !

Je vous souhaite sincèrement plus de conscience, d’accueil de la différence et la douceur de l’accepter.

Renée L’Abbé
31 janvier 2022