Amitié, famille

Absence physique

Ton absence physique dure depuis presqu’un an déjà. Je dois t’avouer que j’avais une crainte de voir l’historique de mes publications. Un peu plus d’une semaine avant ton départ vers l’essence même de notre monde, j’avais débuté à t’écrire des souvenirs, de nous, les mousquetaires.

Ma peur de me relire, de me projeter dans ce passé tellement douloureux, peur naturelle mais tellement infondée. Je fais la lecture de tous ces mots, alignés les uns après les autres célébrant nos souvenirs. La majorité étant drôle mais décrivent bien tout l’attachement que j’ai pour toi.

Je sais, mon texte passe du présent au passé. Je me ferais probablement taper sur les doigts pour une correction. Mais, honnêtement, je m’en cawlisse. Ouais, je viens de sacrer.

Vois-tu, ma belle amie, malgré ton absence lors de nos rencontres de mousquetaires depuis la dernière année, nous ne cessons de parler de toi : «Nancy aurait tellement aimé ça, tu lui aurais tapé sur les nerfs…»

Comme l’univers n’a pas de temps, toi aussi. Tu as été, tu es et seras à jamais dans nos conversations, nos souvenirs.

Peur de pleurer, je crois c’est ce dont je crains le plus. Mes lectures ne font que me remplir encore plus de gratitude de t’avoir connue mais, d’avoir pris le temps de célébrer nos moments les plus (ou moins) glorieux. Après ces quelques minutes de lecture, je me sens apaisée, et non à vif ! Probablement, étant remplie de reconnaissance lors de l’écriture, j’en ressens encore l’essence même.

Je te dis pas que je ne vais pas brailler le 5 août, date anniversaire de ton changement d’état, tu es passée de corps à pure énergie. Encore ce matin, j’ai de la difficulté à croire que tu n’es plus. Comme si je m’attendais à recevoir un appel, un texto.

Je sais que ton corps était devenu insupportable pour toi. Tu souffrais tellement avant de partir. Maintenant, tu es libre, sans contrainte, d’aller où tu veux, être qui tu veux. Ton absence est aussi ton soulagement.

Mon texte ce matin, en est un de reconnaissance. D’avoir eu la chance d’avoir croisé ta route, de te connaître, de m’avoir challengé à plusieurs moments de la vie. Un d’amour d’amitié.

Je me sens apaisée en écrivant ces mots, de pouvoir encore une fois, te rendre hommage, d’avoir été et être ton amie. Je me sens privilégiée par la vie. Tu fais partie de mes richesses, de mon bagage de vie. Merci ma belle amie d’avoir ouvert ton coeur et d’avoir bumpé le mien pour y entrer.

Je t’aime.

Renée L’Abbé
29 juillet 2022