Pousse, roule, pousse, roule. Tu te présentes sans crier gare.  L’opportunité qui ne demandes qu’à être découverte.  Unique. Tu ne passes qu’une seule fois.  T’attraper, c’est ma décision.

Même si je veux, avec toutes mes trippes, rien ne me garantie que ta présence sera toujours là.  Tu es l’opportunité. Tu vas au gré des vents, tu te laisses désirer, profondément, ardemment.  Comment saurais-je que c’est toi, que je dois laisser entrer dans ma vie ? Qui me dira, que j’ai raison ou pas ? Bonne ou mauvaise décision ? Seul l’inconnu connaît la réponse.

Je dois pousser la roche pour qu’elle roule, pousse, roule.  Mais la vie ? Doit-on pousser pour avancer ? Doit-on laisser la vie rouler par elle-même, sans pousser ?

Mon caractère m’amène à croire que je dois agir pour obtenir ce que je désires mais, mon cœur lui, dit que ça doit couler de source, ne jamais être compliqué.  Entre les deux, mon esprit balance.  Je veux tellement ! L’inaction me donne l’impression de baisser les bras, de dire que finalement, ce n’est pas important.  D’être en attente de. De stagner.

Et c’est à ce moment, au plus profond de ma poitrine, se manifeste ce sentiment d’urgence.  L’urgence d’agir, de bouger, de faire quelque chose.  Je deviens fébrile.  Mon cœur palpite.  Je sais, simplement, que la vie va se manifester, sous une forme totalement imprévisible.  Mon travail consiste alors de l’observer attentivement.  D’attendre mon opportunité.  Mais, l’attente!  Encore de la patience avant de pouvoir enfin te saisir à bras et cœur ouverts.

Mais, n’attends pas trop longtemps, car, je pourrais bien être absente, moi aussi, lors de ta venue; occupée avec une autre opportunité…

Qui sait où le vent me portera ?

Renée L’Abbé