Expérience de vie Sentiments, amour, amitié

L’animal

Dès le premier regard, je sens l’onde de choc. L’instinct animal.  L’énergie qui circule entre les deux corps.

J’ondule.  Je perçois simplement.

Intense.  Palpable. Mon souffle est court.

Plusieurs d’entre nous avons une liste de critères pour la personne parfaite selon notre rythme de vie.  Nous l’imaginons, la visualisons.  Nos exigences, plus que de simples critères, idéalisent la personne de nos rêves.  De l’utopie.  Quel homme pourrait correspondre à mes 57 critères ? Mais non, je n’en ai pas 57 mais 112 !

Sérieusement, ma liste est nettement plus courte et concise que vous pourriez l’imaginer.  En fait, je n’ai pas de critères ou d’exigences mais des préférences.  Légère nuance mais qui, laisse la place au mouvement, au changement, aux possibilités autres que mes visions idéalistes de mon supposément « prince ».

Certaines personnes vont s’arrêter à des critères physiques tels que : un beau corps mince, les yeux bleus, en forme; à des critères environnementaux tels que : un bon travail, indépendance financière, ville de résidence; à des critères intellectuels tels que : humour, convictions et tolérance. 

Et si, à cause de mes yeux noisette ou de mon intelligence, je ne cadre pas dans ta liste ? Et si, ces deux critères, t’empêchaient de me voir réellement ?  Sans flexibilité, le risque de ne pas rencontrer une personne exceptionnelle est si grand que je ne peux que te dire : je suis vraiment désolée pour toi… et de ce fait, pour moi.

Certains croient que malgré une préparation assidue de ladite liste, nous oublions le plus important, l’animal.  Un ami m’a partagé la pensée que pour lui, il devait absolument rencontrer la personne et dès le premier regard, il saurait si c’était la bonne. Mais !  Disons que la rencontre ne se passe pas nécessairement comme prévue. 

Par exemple, j’ai rencontré un homme mais j’étais fatiguée, épuisée par mon entrainement, envahie par des douleurs musculaires, légèrement grippée.  J’étais loin de briller au firmament.  Alors, le gars, avec son animal intérieur, a capté un message négatif provenant de ma part.  Et, pas de 2e chance. 

Et si, l’animal était maintenant trop civilisé en 2011?  Que ce dernier ait de la difficulté à reconnaître vraiment l’essence même de la personne en face de soi, pas seulement au premier rendez-vous mais au deuxième et même, à la 3e rencontre.  Et si, on devait, à l’ère de notre fameuse civilisation, côtoyer la personne plus longuement, plus fréquemment afin de la reconnaître vraiment. 

Nous avons de la difficulté à identifier nos besoins réels de ceux créés par la société; et si de par cette difficulté, nous n’étions plus en mesure de voir, au premier coup d’œil, que l’autre est bel et bien celui ou celle qui correspond à nos désirs les plus profonds et les plus fidèles.

Il est certain que la chimie est nécessaire, les fameuses phéromones, provoquent une réponse physiologique ou comportementale entre deux êtres.  Mais, pour que ces hormones doivent être stimulées et sécrétées, l’environnement se doit être favorable, hors donc, je crois que les premiers rendez-vous sont des situations stressantes et inhibitives à ces hormones si précieuses à nos attirances.

Et si, on prenait le temps de bien connaître l’autre avant de s’engager ?  L’absence étant à proscrire bien sûr; la présence de par des mots, paroles ou gestes est nécessaire pour accomplir le travail afin d’ériger la construction d’un futur possible entre deux êtres, deux possibilités s’offriront alors à nous : l’amitié ou l’amour.  Dans les deux cas, nous en sortirons gagnants.

Et si, on se donnait plus d’une chance ?

Renée L’Abbé
8 décembre 2011