Expérience de vie Où j'en suis Reflexions

Être princesse ou non

Toute petite, nous avons tous été l’héroïne d’un conte de fée, que ce soit une Blanche neige, la Belle au bois dormant ou encore Candy.  Petite, être une princesse c’est avant tout d’être belle, de porter une magnifique robe et de boire le thé.

À l’adolescence, j’étais bien loin de la princesse.  Cadet de l’air, « drill team », fanfare.  Studieuse.  Des « arts martiaux » enseignés par l’ami de mon frère « Caillou ». Raison pour laquelle j’ai toujours refusé de me battre, l’auto-défense enseignée consistait à laisser de nombreuses blessures à l’agresseur.  Que des amis de gars jusqu’à l’âge de 17 ans.  À cette époque, le cours de Princesse 101 ressemblait davantage à péter des confettis et roter des paillettes ou l’inverse, selon votre imagination.

Ensuite, trop occupée à devenir une adulte et ensuite une femme, j’ai raté le vrai cours de Princesse 101 qui consiste à être « celle-que-tous-les-hommes-veulent-épouser ».

Alors donc, il m’est difficile aujourd’hui d’être une princesse surtout quand je sais me débrouiller que ce soit avec une scie à onglet, un GPS ou changer l’huile de ma souffleuse.  Comme m’expliquaient mes grands-mères lorsque j’avais à peine 12 ans, « pas besoin d’avoir un homme pour avoir ce que tu désires dans la vie ».  Oui, mais.  C’est nettement plus agréable de se savoir épauler en cas de trouble majeur, « changer sa batterie de moto qui coule et se brûler les mains » ou d’une simple crise d’angoisse comme : « j’ai rien à me mettre ».

J’ai cru observer deux types de princesse.  « L’adorable » et « la peste » qui, malgré tout, les hommes aiment à n’en perdre la tête.

La peste.  Celle qui crise quand elle n’a pas ce qu’elle veut, désire et veut encore, celle qui manipule.  Ou celle qui passe en premier, pas son amoureux.  Celle qui aime s’écouter, se regarder et être LE centre d’intérêt.  N’offre de l’attention que si ça peut être profitable pour elle.  Celle qui, tout de même, réussit à paraître fragile, sensible et sans défense devant la gente masculine, qui eux, se sentent virils, hommes et protecteurs.  Rarement entourée de femmes, elle les voit comme des rivales potentielles.  Préfère s’entourer d’hommes.  Peut causer de la rivalité masculine mais le gagnant se sentira toujours le plus puissant à ses côtés.  Elle aime se pavaner à son bras, pour le montrer aux autres, qu’elle le possède.  Un nom semble se glisser furtivement à votre esprit ?

L’adorable.  Celle qui est princesse depuis qu’elle est petite.  Toujours été le centre d’intérêt de ses ami-es, sa famille, ses collègues de classe ou de travail.  Celle qui n’a pas vraiment le besoin de plaire, elle a toujours su le faire, de façon innée.  Femme d’humeur joyeuse, parfois torturée, semble également fragile, sympathique et augmente le désir de protection de façon considérable sur le sexe opposé.  Toujours élégante même habillée en « mou ».  Gracieuse, évolue autant en société qu’en camping.  Attire indéniablement le regard, des hommes et des femmes.  Entourée d’amitiés féminines et masculines.  N’a pas de rivale même si les femmes sont envieuses envers elle.  Nous en connaissons tous une.

Description très sommaire des deux types de princesse.  J’avoue.  Je le sais.  N’essayez pas de me situer dans ces deux catégories.  Je ne suis ni « l’adorable » ni «la peste ».  Sans aucun doute qu’il existe d’autres modèles, sinon, je serais en pleine crise existentielle.  Mais, dans le fond, j’aimerais bien être « l’adorable » avec un léger soupçon de « la peste » mais je ne vous dis pas lequel.

J’ai rencontré des hommes qui feraient de moi leur princesse.  Sauf que, en l’absence de sentiment potentiellement amoureux envers eux, il serait trop facile de devenir « la peste » et d’essayer de les manipuler comme mon bon vouloir et d’obtenir la réalisation de tous mes désirs.  Mais.  Le « mais » est immense parce que, je déteste la manipulation, qu’elle provienne des autres et encore plus, si elle vient de moi.  Alors donc, j’ai refusé simplement, par respect pour eux… et pour moi.  Ce sont des hommes bons et je crois qu’ils méritent avant tout, de rencontrer une femme qui va les aimer autant, leur princesse.

Alors, j’espère qu’un jour, je serai une princesse « adorable » quand je serai enfin grande.  D’ici là, si vous pouvez me donner des trucs ou des adresses pour des cours de perfectionnement pour future princesse, je vais essayer de me pratiquer à être belle, porter de magnifiques robes et à boire le thé.

Renée L’Abbé
5 décembre 2011