Amitié, famille Où j'en suis Reflexions

Sur le seuil

Une balle siffle, brise une vitre et frappe en plein cœur.  Sur le seuil de la porte, il s’écroule sur le sol. Malgré les tentatives de premiers soins.  Il meurt.

Je pleure.  Que voulez-vous ? Je suis une sensible.  Mais, je ne pleure pas pour le gars dans l’émission.  Non, je pleure parce que, en l’espace d’un instant, je me suis dis : et si… je me retrouvais face à l’éminence de la mort ?

Comme tout le monde, je ne suis pas prête ! J’ai encore tellement de belles choses à vivre, à voir ou à découvrir ! Évidemment, j’ai une « bucket list » plutôt chargée ! Mais… tellement de mais !

L’heure qui sonne

Le jour où le tic tac de mon horloge cessera de fonctionner, que je pleure ou que j’essaie d’annuler le voyage vers l’au-delà, rien ne pourra arrêter le temps, le mien.  Pas de « snooze ».  Ni de sonnerie pour avertir.  Rien !

Comment vais-je me sentir ? Disons, que ça se passe maintenant !

Ma gorge se serre immédiatement, mon pouls s’accélère, mes yeux se remplissent de larmes. Je déglutis péniblement. J’ai mal au cœur.  Je tremble. Je sens la panique m’envahir.

Ma vie ne peut pas se terminer à l’instant ! Non ! J’ai tant à faire ! Pas avant mes parents ni mes grands frères !  En plus, je suis seule ! Personne pour m’accompagner !

Aurais-je quelqu’un près de moi lors de ma dernière heure sur terre à m’aider à traverser le seuil ?  Quelqu’un pour me tenir la main et me dire que tout va bien aller ? Et, aurais-je peur ?

Si, je fais abstraction de cette fameuse dernière heure… maintenant, à cet instant précis, suis-je satisfaite de ma vie ? Suis-je où je veux être ?  Est-ce que je suis heureuse ? Selon les réponses que je trouve, je fais quoi pour ajuster le tir ?

Souvenir de moi

Si je m’éteins demain, sur mon seuil, est-ce que quelqu’un pleurera sincèrement ma mort ? Ou dans quelques jours, on parlera de la température ?  Est-ce que j’ai laissé mon empreinte sur terre ou bien, mon passage passera inaperçu ? Serais-je qu’un simple nom dans un arbre généalogique ?  Quel souvenir vais-je laisser ? Je n’ai pas de descendance… qui se souviendra avec amour de moi ?

Mon cœur se serre et des larmes menacent sérieusement de couler.  Qui suis-je vraiment ? Est-ce que je m’aime ? Qu’est-ce qui me manque présentement pour être entièrement comblée ?  Qui me manque à cet instant ? Avec qui je veux être si c’est la fin ? Sanglot.

Le seul questionnement absent, la vie après.  Premièrement, je l’ai déjà vu en me noyant.  De deux, je vis le moment présent, ne me demandez pas ce qui se passera après ?  Le moment après, le seul qui aura de l’importance selon moi, sera pour ceux et celles que moi j’abandonnerai, comment eux se sentiront, si, je dis bien si, il y a quelqu’un qui se préoccupera encore de moi.

En conclustion, je crois, j’ai intérêt à poursuivre ma lancée d’être une personne aimable avec chaque personne que je rencontre tout en respectant mes choix.  Selon les quelques réponses récoltées à mes questions, il est peut-être l’heure de faire le vrai bilan.  Ensuite, réfléchir sur les actions à poser.  Quels sont les acquis que je désire conserver, ceux qui sont superflus et désuets ? J’aime ma vie, je m’aime, mais… entièrement ?

Suis-je la seule à se poser la question ?

Finalament, vous voyez ? Il m’aurait été impossible de dormir ou encore, de rêver de douceurs avec un texte pareil en tête.

Renée L’Abbé
24 janvier 2012