Expérience de vie Où j'en suis

Argent

Parlons d’argent ! Pas de médaille, mais non ! La question monétaire.  Avez-vous remarqué qu’il y a un sujet que nous évitons de discuter ? L’argent.  Question fort délicate celle de demander combien une personne gagne en salaire.  Quand on vous pose la question, êtes-vous à l’aise d’y répondre ?

Quand on me pose la question, je me demande si je dois répondre le vrai montant.  Est-ce que je gagne un salaire comme les autres qui évoluent dans la même catégorie que moi ? Tout d’un coup que je suis moins ou plus payé que les autres ? Est-ce que les gens vont me trouver dépensière ou radine selon mon train de vie?  Est-ce que je fais partie de cette pauvre classe ou bien, ai-je réussi à mettre le pied dans la classe moyenne ?

Envers l’argent

Le rapport que nous avons avec l’argent est complexe et provient en bonne partie de l’éducation que nous avons reçue et des épreuves subies par la vie.

Parlons argent.  De la mienne.  Comme dans mes nombreux écrits, je me mets à nu.

Avant mes 8 ans, je n’ai pas eu à vivre pauvrement.  La situation financière de ma famille a changé à la fin des années 70 et début des années 80.  Le taux d’inflation était astronomique, hypothèque à taux variable, l’essence est passé du gallon au litre.  Mes parents avaient une maison hypothéquée chauffée à l’huile et une voiture neuve citronnée.

Apprendre tôt

À partir d’environ 9 ans, je connaissais déjà la valeur de l’argent et surtout, je savais compter.  Je me rappelle du Noël de mes 11 ans, ne rien demandé parce que, on avait peine à se nourrir.  Alors, quelle fut notre surprise de recevoir quelques jours avant Noël, des paniers de nourriture avec tout plein de belles gâteries mais également, de nourriture saine et pratique.

Après la vente de la maison, la vie économique de la famille a redressé considérablement.  Mes parents vivaient bien.  Nous n’étions pas riche, financièrement.  Parce que, sur les autres points de la vie, nous étions millionnaires !

Malgré toutes les belles phrases des pauvres qui sont millionnaires sur les autres facettes de la vie, sans argent, tu pars avec une longueur loin derrière.  Oui, il y a des gens qui ont beaucoup de caractères et qui réussissent à se sortir du lot. Ce sont, tant qu’à moi, des opportunistes. Rien de péjoratif, ils voient les opportunités pour s’en sortir mais le plus important, ils les saisissent et parviennent ainsi à émerger de cette classe sociale que bien des gens regardent de haut.

Ce que je possède

J’avoue, parfois, regarder cette classe mais, pas de très haut.  Je n’en ai pas les moyens !  Je ne suis loin d’être riche financièrement.  Oui, je possède des qualités extraordinaires.  Heureusement ! Sinon, j’aurais quoi ?

Oui, je suis chanceuse d’avoir des biens.  Mais, la chance n’a rien à voir là-dedans sauf pour avoir trouver les aubaines.  Parce que, le reste, c’est moi qui travaille pour avoir ce que j’ai.  Et je ne parle pas que de travail ! Non ! Je parle aussi, d’économiser afin de conserver ce que je possède.

Quand je parle d’économie, c’est :

  • Marcher au lieu de prendre la voiture;
  • Programmer les thermostats, et non, je n’aime pas ça avoir froid, moi aussi, j’aimerais avoir une maison à 23°C;
  • Regarder les spéciaux de la semaine et faire son menu en fonction de ces derniers;
  • Utiliser les coupons rabais;
  • Acheter des produits de marque maison pour parfois, oui sauver 0.50$;
  • Magasiner et s’obstiner pour avoir moins cher, que ce soit en assurance ou l’internet;
  • Mais surtout, attendre.  Attendre avant d’acheter pour voir si c’est un besoin réel ou encore, pour trouver une aubaine!
Ma situation présente

Je suis loin d’être riche.  Techniquement, je suis au-dessus du seuil de la pauvreté.  Mais en fait, quand vient le temps de tout payer, toute seule, comme une grande, je trouve que j’ai de la misère à traverser le seuil.  Et je n’ai pas d’enfants ! Grâce au ciel ! Je serais incapable de m’en sortir qu’avec mon salaire.

Avant que je change de voiture, quelqu’un m’avait dit :

« Ben voyons Renée, pourquoi tu t’achètes pas une nouvelle voiture, ta honda 92 est rendue ben trop vieille! »

Ce que à quoi j’ai répondu :

« Ben voyons donc, j’aime ça me promener en bazou qui gronde pis qui sent le gaz! »

Comme si, moi, je n’en voulais pas de voiture neuve.  Je n’en ai tout simplement pas les moyens. Demandez à toutes les personnes qui se promènent en bazou si elles aimeraient avoir une voiture neuve ? Tout le monde aimerait se promener en voiture de luxe et la changer à tous les ans… quand tu en as les moyens.

J’ai attendu mon aubaine, j’ai trouvé une voiture usagée en bonne état.  Je me console en me disant que, je fais du bien à l’environnement en recyclant la voiture d’une autre personne, je lui donne une 2e vie.

Planification

Quand je veux quelque chose qui sort, pour moi, de l’ordinaire, je prévois d’avance.  Comme pour mes cheveux, j’aimerais bien aller chez la coiffeuse aux 6 semaines mais, j’étire aux 8 et 10 semaines.  Pour avoir des rallonges et bien, assez simple, tous mes cadeaux de fêtes, j’ai demandé de l’argent, ben oui, cadeau plate à offrir mais ô combien pratique quand tu veux t’offrir le luxe suprême d’avoir des cheveux longs, gadget de filles, je sais.  Frivole ? Oui, enfin ! Pour une fois que je puisse me le permettre.  J’aurais pu mettre cette argent sur une dette, oui.  Mais, je vais vous avouer que c’était cette gâterie luxueuse ou, je pétais un plomb.  Je suis une femme quand même.

Parfois, certains commentaires assez simples comme : « voyons, tu aimes donc bien tes vêtements, tu portes toujours les mêmes ! »  Ben oui, c’est ça.  Je dois être un extra-terrestre dans un corps de femme pour ne pas aimer avoir de nouveaux vêtements à la mode.  Sarcasme.

Je vous parle souvent de massothérapeute, acupuncteur ? Payés par mon assurance groupe sinon je ne pourrais pas me permettre ces traitements réconfortants et surtout bénéfiques.

Moi aussi, j’aimerais me faire doudouner chez l’esthéticienne avec leurs mille et un beaux produits, traitements en tout genre.  Mais tant et aussi longtemps que ça ne fera pas partie des soins de santé complémentaires de mon assurance…

J’ai appris avec les années que, c’est avec de l’argent qu’on fait de l’argent.

Oui, je travaille.  Je travaille même fort pour m’en sortir, à mon rythme.  Je n’attends pas après un billet de loto pour faire ma destinée. Je mise sur mes économies actuelles et futures pour ma vieillesse.  Mais la question, ai-je les moyens de vivre vieille ?  Je mise sur mes « à côté ».

Vous gagnez combien ? Honnêtement ? Moi ? Moins de 40 000 $, plus près du 35 000$ par année et plus de 23 ans sur le marché du travail.  Ce qui me console avec mon salaire, j’ai des avantages sociaux et sympathiques comme un 4 jours semaine et une bonne ambiance de travail, en fait, le plus important, je ne me fais pas chier.  Mais encore, ça ne paye tout de même pas mon épicerie.

Renée L’Abbé
29 mars 2013