Perspective, univers Reflexions

L’ange noir

Encore toi, l’ange noir.

J’ai chaud.  Mais j’ai les frissons dans le dos.

Mon souffle est court, je peine à respirer.

L’air remplit mes poumons avec une sensation de brûlure empoisonnée.

J’ai mal.

Je tente de bouger.  Mes gestes sont lents, incohérents.

Mes yeux exorbités par la peur te regardent t’approcher de moi.

Tu es immense. Sombre.  Tu absorbes la lumière et le son.

Mes mains tentent désespérément de former un bouclier.

Mais.  Tu es l’ange noir.

Tu planes doucement et durement, sans bruit avec détermination.

Rien dans cet univers ne t’arrête.

Tu arrives sur moi et à l’instant même que tu me touches, j’ouvre les yeux.

Je suis trempée de sueur, emmêlée dans mes draps.

Je divague des phrases incohérentes prononcées dans un dialecte de ce mauvais rêve.

Cauchemar.  Pas que la version simple.

Il m’est impossible de me rendormir.  Tentations multiples et vaines.

J’essaie de faire abstraction de cet horrible sentiment qui m’envahit, lentement.

Il laisse derrière lui une trainée de peur et de, peut-être que.

Ta visite n’est pas un hasard.

L’impression laissée réside dans le fait que ton existence dans un monde irréel se transpose malgré la logique et toutes explications plausibles.

Tu as traversé le pont qui relie nos 2 mondes.

Tu t’agrippes et solidifies tes ancrages à chaque minute de terrain que tu gagnes sournoisement.

J’ai encore peur.

Tu ne présages rien de bon.

Tu es tourmente.  Désespoir.  Douleur.

Je sais.  Et je n’aime pas.

Je dois porter ce fardeau de ta présence en ce monde.

Jusqu’à ta prochaine frappe.

J’ai peur.

Renée L’Abbé

30 août 2013