Où j'en suis Perspective, univers Reflexions

Cheap (et fière de l’être) !

Cheap ? Moi ? Ben voyons donc.

Je n’aime pas me faire traiter de « cheap ».  C’est, péjoratif.  Et pourtant.

Loin d’essayer d’excuser ma « cheaperie » mais lorsque le foyer comporte un seul revenu. D’environ 35 000 $, j’ai comme pas vraiment le choix de regarder où vont mes sous.  Il est si facile de perdre le contrôle des dépenses. Que ce soit : l’hypothèque, l’électricité, l’eau (oui, nous payons l’eau dans ma municipalité), taxes municipales et scolaires, l’essence, les assurances alouette !

Compter ou pas

Malgré ma formation en comptabilité et probablement cordonnier mal chaussé, je peine à aligner mes chiffres et d’éviter la couleur rouge que mes dons artistiques semblent tendre vers.  Mon bilan ressemble plus à une spirale qu’à un cadre bien défini.  Mon gros 130 $ par semaine qui me reste pour mon épicerie, essence, médicament et autres fournitures essentielles à ma survie comme le shampoing. Et non, le vin ne compte pas encore dans cette catégorie mais bien dans autres dépenses pour auto-satisfaction personnelle tel que le cutex ou outils mais surtout aux dépenses qui nous tombent dessus, comme un muffler de voiture qui décide de compétition une harley.

Jongler avec rien

Bref, je m’essouffle de plus en plus avec toutes ses multiples dépenses.  Je songe très sérieusement à demander un diplôme de jonglerie au Cirque du Soleil par le biais de mes expériences plus ou moins fructueuses.

Je suis cheap pour acheter des nouveaux produits.  J’attends que le coût diminue afin d’en profiter.  Et, ô malheur pour les coups de cœur !  Terrible pour mon ministre des finances, non, ce n’est pas moi mais mon portefeuille.  Vous comprendrez que si j’étais le ministre des finances, il y a fort longtemps que j’aurais imposé Chatouille pour vivre chez-moi, Chatouille étant bien entendu mon chat.

Être cheap est un choix, le mien est celui d’obtenir un minimum pour moi dans la vie, surtout en tant que femme, une maison à mon nom.  J’ai une voiture usagée mais à bien y penser, personne n’a de voiture neuve, elle devient usagée à son premier kilomètre !

Des rêves ? J’en ai plusieurs, détrompez-vous.  Je rêve d’avoir un vrai divan et non d’une petite causeuse 2 places.  Blanc.  Je le voudrais blanc mon divan avec l’extension pour les jambes et une doudou zébrer noire et blanche. 

Hors donc, je cours les spéciaux de la semaine armée de ma liste.  J’achète après m’être posé la question ultime que toutes femmes détestent : « En ai-je vraiment de besoin? ».  Je pose le pour et le contre pour un nouvel achat, je m’assure d’obtenir le bon prix pour la valeur réel de l’objet.  J’analyse, tout.

Fini ce temps des folies où je partais un weekend à Montréal avec mon amie et que nous revenions la voiture remplie de trouvailles vestimentaires digne d’une famille au grand complet.

Les aubaines

Je vénère Ebay, les sites en ligne mais également les marchés publics et les petits commerçants honnêtes qui n’essaient pas de faire de plus gros profit mais qui mise avant tout, le service à la clientèle. 

L’avantage des sites Internet, je magasine, je mets tout plein d’articles dans mon panier virtuel et, quand vient le temps de passer à la caisse et que le montant est trop élevé, je peux enlever des articles ou simplement, fermer le navigateur.  Je me vois un peu mal de remettre mes articles d’épicerie dans la lingerie et tout simplement fermer les lumières ou les portes du magasin pour rien acheter.  Parfois, je vais sur des sites et je me dis : « allez la grande, gâte-toi, prends ce que tu veux! », je me sens riche et je me dis que ça pas d’allure de dépenser autant alors je me sauve en fermant mon Internet.

Deux fois par année, je vais dans la grande ville, comme disait ma grand-mère pour aller me ravitailler chez Costco, marché Jean Talon, Vincent variétés et compagnies.  Je suis pour l’achat local avant tout mais, j’avoue que j’aime bien économiser pendant l’année avec mes deux descentes aux enfers. 

C’est effectivement l’enfer de tout mettre nos achats dans la voiture pour le retour à la maison, ça fait longtemps que les gens des régions qui ont les mêmes habitudes que moi, détenons la Maîtrises Tétris, l’art du « paquetage de char »!  Je n’ai pas encore eu à ramener un des passagers attachés sur le top de la voiture ou le mettre sur l’autobus comme colis accéléré.

Oui, je suis cheap et fière de l’être !

Renée L’Abbé
23 septembre 2013