Reflexions

L’impuissance

Habituellement, je n’en crois pas mes yeux.  Le temps semble se suspendre indéfiniment pour ne pas dire, éternellement.  Devant mon impuissance, j’attends.  Je ne sais pas trop quoi, mais j’attends avec désespoir.

Simplement, je me dis simplement que, ça ne se peut pas, secouant vigoureusement la tête en dénégation.  Je regarde le vide et je pose cette ma fameuse question, « comment? ».

Mon silence est absolu.  Je respire à peine, peur qu’un seul mot ne sorte de ma bouche.  Mes yeux s’emplissent de larmes contenues avec difficulté.  Un hurlement se forme au fond de moi et cherche désespérément la sortie.  J’en ai des hauts le cœur tellement que ces gestes ignobles dépassent ma compréhension du bien et du mal.

Justement, je ne dois pas très bien comprendre le mal.

Je crois en la bonté des êtres, quels qu’ils soient mais.  Parfois, je me demande bien où va cette humanité dépourvu de son sens, de sa base : la vie, son respect.

Je sais qu’au nom de n’importe quelle religion incluant celle de l’argent, des êtres sont prêts à se dépasser, dans leurs limites et celles établies par la nature elle-même et de son créateur, quel que soit son nom.

Je sens cette rage en moi.  Celle qui est primaire, des temps anciens.  Il me semble que je n’aurais qu’à formuler quelques mots, d’une langue morte, pour les faire danser sur mes lèvres et mettre un terme à toutes ses horreurs.  Mais, et heureusement pour ces hommes et femmes cruels, mon cerveau bloque.  On dirait qu’il manque un souvenir afin de préciser ses lettres magiques des temps où l’homme vivait en harmonie avec tous les êtres, tous égaux mais surtout, avec respect.

Je me questionne alors sur mon jugement envers eux, je leur offre une condamnation juste et sans appel en pensée.  Si seulement je pouvais me rappeler ces mots.  Face à leur impuissance, si seulement je pouvais permettre à tous ces êtres vivants la chance de dire : assez !

Avec vos armes et machines, vous pouvez tuer par milliers sans avoir peur d’être écorché.  Combattez d’égal à égal, un contre un.  Surtout, soyez donc respectueux envers cet animal qui donne sa vie pour vous permettre de poursuivre la vôtre.  Admire son sacrifice et louange-le.

Qui sait ?  Un jour, l’homme se retrouvera peut-être sur un autre échelon de la chaine alimentaire et à ce moment, il comprendra ses atrocités et ce qu’est, l’impuissance.

La nature est fort généreuse de nous offrir tous ses bienfaits pour nous permettre d’exister.  Mais, il faudrait peut-être réfléchir avant d’ambitionner sur le pain béni.  Un jour, il sera sec et amer sans eau pour se désaltérer.

Renée L’Abbé
23 janvier 2014