Reflexions Sentiments, amour, amitié

Réflexion

Petite réflexion sur la perte d’un être cher

Depuis la transition de ma grande amie vers l’autre monde, je me questionne énormément à propos de ma réaction. La réflexion étant surtout, pourquoi est-ce que je ne tourne pas la page ?

Mise en contexte

Je suis une personne avec une grande ouverture d’esprit. Je crois que la vie ne cesse pas avec la mort. Il y a de la vie après notre vie. Elle ne fait que se transformer d’état. Lors d’une activité pendant mon adolescence, j’ai failli me noyer. J’ai senti quelque chose, perçu différemment la vie.

Discussion

J’ai eu de belles discussions avec mon amie. Elle n’a eu que 5 semaines pour se préparer à ce qui lui arrivait. Nous avons été propulsées toute la gang. Mais, plus d’une fois, je suis tombée de ma chaise. Elle était d’un calme incroyable. Une phrase qu’elle nous a dit :

Je préfère passer mes derniers moments en paix et avoir une belle énergie autour de moi, que ce soit léger au lieu de pleurer ou être en colère et que ce soit lourd pour moi et pour les autres.

Nancy

Cette phrase démontre son caractère, elle était un pilier pour tout le monde. Nous avons également parlé de la mort, et l’après mort. Elle disait qu’elle rentrait à la maison. Elle était fatiguée, elle a vécu une vie remplie d’épreuves et il était temps pour elle de passer à autre chose.

Malgré tout

Pourtant, malgré toutes nos conversations, nos derniers moments passés ensemble, je peine à laisser aller. J’ai même poussé ma réflexion si je ne ressentais pas de la peur. Peur de ne pas avoir été à la hauteur, peur de décevoir, peur d’être imposteur. Pourquoi la peur ? Je crois parce que je nage en terrain inconnu.

Mon amie Nancy est ma première perte de mon âge aussi proche de moi. Notre amitié date de plus de 35 ans ! J’étais persuadée que nous serions ensemble lorsque nous serions vieilles. Mais non !

L’irréel

Son départ me semble tellement irréel, j’ai l’impression que dans pas long, je vais recevoir un texto me disant : «Bonjour Pinut». Elle m’appelait ainsi. Parfois, je passe près de sa maison et je me dis, heille, je pourrais bien aller voir… et là, ça me frappe en pleine face. Elle est partie.

N’étant pas habitué de côtoyer la mort d’aussi proche, je suis en train d’apprivoiser cette impression d’impuissance. Ne pas pouvoir rien faire pour changer le cours des choses, de la vie.

On perçoit la mort différemment. Nous aimons autant les personnes disparues, leur perte nous afflige autant l’une que l’autre. Alors, une personne malade, c’est une délivrance et si elle est âgée, elle a vécu ce qu’elle devait vivre. Une autre souffrant du même type de maladie mais qui n’a que 50 ans, c’est une délivrance mais elle est partie bien trop tôt !

Le temps alloué

Je crois que c’est surtout le temps que l’on se croit alloué avec cette personne qui nous mets dans une torpeur. Quand t’as 85 ans, il t’en reste moins que ce que tu as vécu. Et, comme mon amie, qui n’avait que 51 ans tout frais de 2 jours, on s’imaginait encore pour les 30-40 prochaines années à se voir, à rire, à vieillir ensemble. Mais là, elle ne sera plus à aucun des prochains rendez-vous.

C’est aussi la perte de tout ce qui aurait été possible. Que ce soit avec mon amie ou mon beau-papa. Plein d’événements se présentent et se présenteront encore où leur absence brillera un peu sombrement.

Elle est là

Plein de gens autour de moi me disent : «tu sais, Renée, qu’elle est toujours là avec nous». Oui, je le sais. Évidemment, je vois les âmes qui se promènent autour de nous, qui nous rendent visite. Mais, y’aura toujours un mais.

Pour la voir, je dois absolument augmenter ma fréquence vibratoire et ma réflexion étant, je dois passer par-dessus ma peine.. mais tout d’abord, l’accepter. Puis, laisser aller.

Pour moi, la façon pour y parvenir est d’évacuer, en parler et bien sûr, écrire. Ça me permet de prendre du recul et de comprendre comment je me sens réellement par rapport à sa disparition physique.

Amie pour toujours.

Renée L’Abbé
12 novembre 2021