Qui eut pensé que ces quelques mots d’enfant auraient autant d’impact sur mon humeur, mon cœur.  Des mots tout simples qui ont fait déferler une vague immense, magnifique ! Cette vague peut nous transporter ou nous noyer.  J’hésite entre les deux.

Elle a son côté profond, sincère.  Elle a aussi son côté douloureux, amer.

Pendant quelques minutes, je me suis sentie comme une reine qu’on acclame parmi ses sujets retrouvés.  Une explosion s’est produite dans mon cœur, non de reine mais de princesse.  De princesse ? Oui.  Une princesse ne connaît pas encore la douceur de l’accomplissement, de femme.

Un moment heureux, privilégié que je conserverai dans mes nombreux tiroirs de mon savoir, mes souvenirs, ma vie.

« Renée ! », à l’unisson de ces 5 merveilleuses voix.

« On est content que tu viennes avec nous »

« Je me suis tellement ennuyé de toi »

« Je suis content, tu restes drette à côté de chez-nous »

« Yé, on a vu où tu restes ! »

« Renée? Tu fais la course avec nous ? »

« Yé, té super cool »

« Renée ? Essais mon GT »

« …. »

L’excitation a passé, la fatigue s’empare de moi.

La mer m’engloutit.  Au plus profond.  Malaise.  Mon cœur palpite.  Une plaie saigne. Ma poitrine se compresse dans un étau.

Je me demande :

« Quand ? Vais-je guérir ? Vraiment? »

Mon cœur gonfle a vu d’œil ce soir.  Ma gorge se sert.  Mes yeux sont pleins.

Je me demande :

« Pourquoi ?»

J’espère sincèrement que ce deuil se fera complet un jour.

Ne pas pouvoir, avoir un enfant.

Emprunter les enfants de mes amies, ne mets qu’un léger baume sur cette blessure.  Elle demeure vive malgré tout.

« Quand? »

Dites-moi !

Renée L’Abbé
13 février 2011