Seule, je suis.

Regard perdu dans la vague.

Ma gorge se noue…

Mon souffle manque.

Seule, je le suis.

Parmi la foule.

Je me concentre pour ne pas éclater en sanglot.  J’augmente la cadence.

Je me noie de l’intérieur.

Je souris, d’un sourire sans éclat.  Mes yeux sont absents.

Je déglutis péniblement, ça ne passe pas.

Mes yeux inondés ne demandent qu’à laisser aller le flot de ses larmes amères.

Abandonnée, je me sens.

Déception.  Rejet. Que moi.

Ne pas tenir une promesse.

Grand cercle d’amis, fraternité.

Inconnue, je le demeure.

Désolation, tristesse.

Mais, qu’est-ce que je fais ici au centre même de cet univers apprivoisé ?

Pourquoi ne pas être à l’autre bout du monde ?

Quelle différence ?

La raison ! Je l’aurais.

Tous ces gens qui gravitent autour de moi.

Aucun n’est en mesure de détecter ma détresse.

Seule, oui je le suis.

Soupire.  Lassitude.  Vide au creux de ma poitrine.  Froid.

Remèdes ? Oui.

Musique.  Entraînement.

Accélérer le pas… faire comme si… fuir… ou

Pleurer, m’abandonner sans retenue à mon désarrois, à ma tristesse, à mes larmes… ou

Extraire cette rage qui sommeille au fond de mon âme…

Qui sait ?

Toucherais-je enfin à un peu de répit, de quiétude ?

Solitude… tu es bonne mais parfois, tellement cruelle…

Renée L’Abbé
8 août 2011