Expérience de vie Où j'en suis Perspective, univers

Mort ou vie, entre deux

La mort.  Un sujet délicat mais qui nous touche tous, chacun d’entre nous un jour ou l’autre.  Nous préférons ne pas y penser, nous sommes jeunes.  Quand nous vieillissons, nous prenons nos précautions : testament, assurance-vie, dernières volontés.

Certains ont peur de faire les documents officiels comme si, il incitait la mort à venir les visiter plus tôt que prévu.  J’ai eu un oncle de même.  Heureusement dans le malheur, il est tombé malade avant de mourir, ce qui lui a permis de préparer sa fin de vie.

Quand elle happe

Il y ceux qui meurt instantanément.  Un matin, ils sont là.  Puis, rien.  Ils nous prennent par surprise.  Pas le temps de dire : « ouf! ».  Aucune préparation pour ceux qui reste,  le cheminement du deuil débute au moment de la mort.

Et, il y a ceux qui, pendant de nombreux mois, combattent la maladie sous toutes ses formes, que ce soit le cancer ou une maladie dégénérative.  De nombreux combats s’étendent sur de nombreux mois, permettant ainsi pas seulement à leur entourage mais à eux également, d’apprivoiser la mort, doucement.  Dans leur cas, la mort est prévisible.  Mais en fait, elle l’est aussi pour nous, car c’est un des faits déterminés par la vie, nous mourrons tous, à notre heure.

Deuil

On croit que les gens qui soutiennent la personne souffrante destinée à mourir de débuter leur deuil.  Aucune idée si on peut dire que le deuil débute avant que la personne ne soit décédée.  Je dirais plutôt qu’on se fait à l’idée que la mort sera bientôt parmi nous.  Je ne crois pas que les gens axent leurs pensées sur la mort pendant que l’être cher est vivant.  Non.  Je crois qu’ils ont la chance, eux, de profiter de chaque moment passé en sa compagnie mais également la chance de pouvoir dire en geste ou en parole, l’amour ressenti envers cette personne contrairement à ceux qui disparaissent en un « ouf ».

Entre les deux

On se retrouve tout de même entre deux.  Entre deux sensations.  Envers le malade, celle du soulagement que l’être cher ne souffre plus et, la perte ou l’absence que cette personne laisse derrière elle.  Envers celui qui part sans crier gare, le soulagement de l’absence de souffrance, de maladie et, notre incapacité à lui dire ce que nous voulions lui dire.

La mort, que ce soit soudain ou par maladie, elle laissera les survivants avec une peine, une tristesse, une douleur que seul le temps adoucira.  Non, le temps n’efface pas l’absence de l’être cher, il la rend plus acceptable.

Le temps passe

Malgré le nombre d’année qui passe, il demeure toujours un petit pincement, au fond de notre poitrine, un serrement de gorge, des yeux plein d’eau quand vient le jour de l’anniversaire du défunt ou encore, lors de la célébration d’un événement important dont l’absence est plus présente.

Devons-nous apprivoiser la mort ? Je ne crois pas.  Nous traverserons la rivière, rendu au pont, pas avant.  Vivons le moment présent.  Profitons des êtres qui partagent nos vies, de près ou de loin.  Ceux pour qui, vous avez le goût de dire ô combien vous les aimez, dites-leur maintenant ! Que ce soit en paroles, en gestes ou en écrits, n’attendez pas qu’il soit « ouf » sinon, vous vivrez avec des « j’aurais donc dû » au fond de votre cœur et de vos souvenirs.

Alors, je tiens à vous dire que…. Je vous aime !

Renée L’Abbé
3 février 2013