Quand nous sommes devenus mousquetaires

Mousquetaires ! Nous avons bien fait les 100 coups ensemble.  Nous nous sommes chicanés à n’en vouloir étrangler une, moi, pour une histoire de gars trop fucké qui n’en valait vraiment pas la peine.  Se faire bronzer sur la ligne jaune.  De marcher sur les voitures.  Boire à la paille.  Sans oublier la roulathèque pratiquement tous les soirs.  Le « stew ».  Mettre du ketchup dans la frite à Nancy, elle nous avait dit d’entre mettre beaucoup… vous avez deviné, c’était du ketchup aux patates.  De commenter la construction d’un édifice avec des idées aussi farfelues qu’une base pour les extra-terrestres ! Ou d’essayer de devenir plus bronzées que moi, et de se retrouver avec une bulle grosse comme un 2 piasses et ce, entre ses seins.

Ne pas se perdre

Au fil des années, je suis parti étudier à l’extérieur, puis revenue, ensuite France est partie pour 3 longues années.  Conjoint dans notre vie.  Enfants pour Nancy.  Parfois, on se voyait moins.  Mais, lorsque l’on se retrouvait, c’était toujours comme si c’était hier que nous nous étions parlé.  Notre amitié n’a jamais été compliquée.  Toujours là, parfois timide.  Mais toujours là.  Nous nous sommes épaulés lorsque la vie nous apportait maladies, malheurs et peines.  Nous veillons chacune l’une sur l’autre et surtout, nous donnons un peu de temps afin que cette amitié survive à la folie de la vie.  C’est tellement facile de perdre de vue une amitié aussi précieuse que celle qui nous lie toutes les trois.

Présent

Encore aujourd’hui, vous pouvez nous voir les trois ensemble.  Comme au café, le samedi après-midi, petite heure précieuse pendant laquelle on met à jour notre vie.  Nous rions encore et toujours de nous, que ce soit pour Péril en haute mer ou bien d’histoires de garde-robe construit à 11 heures du soir lors de SPM.  Vous comprendrez, nous avons beaucoup de « inside » que seules nous trois, savons, comprenons, seulement en se regardant.  Pas besoin de paroles après tant d’années.  Si l’une d’entre nous est sur le cul, nous sommes là  pour l’aider, au meilleur de nos capacités.  Nous sommes différentes de par nos métiers mais un lien indescriptible nous unie, est-ce notre folie ? Notre humour ? Aucune idée et entre vous et moi, ça n’a aucune importance.

Notre futur

J’ai hâte de vieillir, d’être vieille et d’être en votre compagnie, encore au café mais là, pas seulement les samedis mais bien quand ça nous chante!  Aller au parc regarder les beaux jeunes hommes et se souvenir de la « fesse gourmande ». D’essayer de trouver qui porte des perruques.  De rire.  Prendre du bon temps parce que, quand je suis avec vous deux, c’en est que du bon et de qualité.  De rendre hommage à notre amitié, à nos rides, preuves que nous avons gagné contre la maladie et la routine de la vie.

À nous, les 3 mousquetaires !  Je vous aime mes amies.

Renée L’Abbé
16 janvier 2011

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